DROLET, Marie-Claude

Marie-Claude Drolet, artiste visuelle

Inspirée par les jeux d’apparition et de dévoilement de la matière, Marie-Claude Drolet, originaire de Chicoutimi, regarde les écosystèmes comme des lieux polymorphes où s’installent et se fabriquent une multitude de réseaux. Tirant lessence des environnements qu’elle fréquente, elle cherche à dessiner leurs contours et à imprégner ses œuvres de son intérêt pour le botanique, le naturel, le complet et le complexe.

C’est que l’artiste s’éprend des éléments qui peuplent le monde. Dans ses pèlerinages où elle marche le paysage, Drolet puise à même le sol une variété de fragments, petits et grands, qui façonneront prochainement ses projets. Cette dernière est interpellée tantôt par les reliefs géologiques et organiques qui fossilisent des années de vies croisées, tantôt par les objets industriels et usinés qui témoignent du passage de l’humain sur des territoires qu’il a peu à peu faits siens. À travers de longues périodes de collectes et d’encore plus de moments étirés dans l’atelier, elle parvient à faire revivre les lieux découverts et observés, les racontant d’une manière qui fait s’entrechoquer subjectivité et factualité.

En effet, fascinée par la connaissance scientifique, Drolet s’est tranquillement dotée de méthodes qui lui permettent d’agrandir le savoir qu’elle tire elle-même de ses études. Les résidences artistiques qu’elle effectue, le plus souvent dans des milieux naturels, lui ont peu à peu fourni un angle et un contexte de recherche adéquats pour ce faire. Une documentation photographique soutenue et une réutilisation de certaines matières trouvées lui permettent entre autres de garder la trace des substances qui l’intéressent. C’est ensuite à l’atelier que se trament compositions, recherches picturales et détournements visuels, laissant une petite dentelle de détails émerger, comme une synthèse des objets qui ont été récupérés.

La pratique de Drolet allie une variation de disciplines, travaillant le bidimensionnel comme le tridimensionnel : sont souvent privilégiées des explorations à l’aide des techniques du dessin et du cyanotype afin de rendre compte des superpositions spontanées des éléments qu’elle a préalablement captés au sein du territoire. À partir de méthodes plus traditionnelles comme la sculpture sur bois, elle révèle aussi de nouveaux motifs, cherchant toujours, en outre, à faire montre des manifestations transformatrices du temps sur les choses.

Texte par Galadriel Avon